A l’heure où les défaillances du système d’accueil de la Petite Enfance sont largement connues, nous, professionnels de la Petite Enfance et de la qualité d’accueil, sommes soucieux quant à l’adoption d’un cadre ambitieux garantissant demain le soin accordé à l’accueil des plus sensibles avec des outils concrets comme le référentiel qualité.
Le référentiel qualité, de quoi parle-t-on ?
💡Le référentiel qualité pour la petite enfance est un ensemble de normes et de critères visant à garantir la qualité des services destinés aux jeunes enfants dans les structures d’accueil. Ce référentiel a pour but de s’assurer que les pratiques professionnelles respectent les besoins fondamentaux des enfants, favorisent leur développement et leur bien-être, tout en étant transparentes et sécurisées pour les familles.
Récemment, de nombreux acteurs se sont mobilisés pour affiner et préciser la version zéro de ce document. Ce dernier est voué à devenir un support de référence pour la qualité des pratiques professionnelles et organisationnelles du secteur de la petite enfance.
Or, bien que constituant une base de travail intéressante, le pré-référentiel qualité, rédigé à ce jour, est encore loin de l’ambition à laquelle la Petite Enfance peut légitimement prétendre. Trop de principes indispensables sont traités superficiellement, voire ignorés.
✅ Pour la garantie du bien-être des enfants et des professionnels au quotidien, mais aussi pour gagner en lisibilité et faciliter sa mise en application par l’ensemble des parties prenantes (gestionnaires, directeurs, professionnels, institutions…), il nous semble indispensable de constituer un référentiel principal prenant réellement en compte les dimensions sociales et écologiques présentées ci-contre :
1. Garantir la qualité de vie au travail des professionnels 🌻 :
Les changements à opérer dans le référentiel :
– Former les responsables d’établissement au système de management de la qualité environnementale et sociale, pour animer la démarche qualité au sein de l’établissement et mobiliser l’équipe dans la durée (via une dynamique de changement positive et engageante)
– Former les professionnels à prendre part à la démarche qualité environnementale et sociale : évaluation des enjeux et identification d’alternatives et de leurs effets sur la qualité de l’accueil, la santé et l’environnement
– Augmenter les temps dédiés à l’animation de temps d’échange de pratiques entre établissements, à travers le territoire national / au sein d’un même territoire
2. Lutter contre l’exposition aux toxiques des enfants et professionnels ☠️ :
Les changements à opérer dans le référentiel :
– Recenser les activités extérieures potentiellement émissives de substances toxiques (ex : particules, benzène, formaldéhyde…) – en s’appuyant sur les données mises à disposition par l’AASQA locale – et en évaluer l’impact sur la qualité de l’air intérieur. En cas de contribution importante, établir conjointement avec la collectivité compétente un plan d’action pour réduire ces impacts
– A l’achat, privilégier les matériaux (ameublement et construction) à très faible émission de polluants : matières premières naturelles non traitées (ex :bois brut non traité, sans vernis) ou produits étiquetés A+ seulement (très faible émission) ou labellisés. Privilégier également le mobilier de seconde main.
– Dans les produits d’hygiène, proscrire l’utilisation de produits aux ingrédients mutagènes, cancérogènes potentiels, les formulations avec suspicion de perturbateurs endocriniens.
– Proscrire l’utilisation des produits de nettoyage et désinfection aux effets secondaires importants (toxiques ou irritants pour les voies respiratoires ou la peau, mutagènes, perturbateurs endocriniens…) sur la santé des enfants et des professionnels, et privilégier le nettoyage (au savon) à la désinfection, qui doit être ponctuelle, et seulement sur les surfaces où cela est utile
– Privilégier les couches lavables et, si l’établissement se fournit en couches jetables, privilégier les couches écolabellisées et compostables
– Pour les loisirs créatifs, privilégier les matériaux naturels (argile, peinture végétale…), et toujours aérer des jouets neufs avant de les utiliser, et laver les jouets en tissu, qui peuvent aussi contenir des colorants et traitements divers.
3. Offrir une alimentation saine et durable 🍎 :
Les changements à opérer dans le référentiel :
– Élaborer autant que possibles des repas faits sur place, pour mieux maitriser le respect de critères de choix en matière d’approvisionnement, la qualité nutritionnelle et les quantités servies
– Proposer au moins 3 repas végétaux sur 5 (sans viande ni poisson et riches en légumes secs/fibres), le reste du temps utiliser uniquement des protéines animales de haute qualité (Française, élevage extensif, respectueux du bien-être animal…). Cette répartition des sources de protéines permet d’acheter moins de protéines animales mais de meilleure qualité.
– Éviter les contenants alimentaires en plastique, au profit de contenants en matière inerte (inox, verre, porcelaine), et proscrire leur utilisation pour réchauffer les aliments (évite le transfert de microparticules dans les aliments).
4. Accroître le contact avec la nature 🍃 :
Les changements à opérer dans le référentiel :
– Former les professionnels et les gestionnaires quant aux risques/bénéfices des différents végétaux, pour leur permettre de faire des choix éclairés en matière de végétalisation des lieux de vie
– Organiser des sorties a minima 2 fois par jour dans l’enceinte du lieu de vie (s’il y a un extérieur), ou à l’extérieur du lieu de vie (forêts, parcs, marché…)
– Mettre en place des pratiques pédagogiques quotidiennes et diversifiées au contact d’éléments de nature
🔗 📄 Pour en savoir plus, découvrez notre Manifeste pour un référentiel qualité vraiment ambitieux pour nos enfants ! (document complet)
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