La Communauté Touraine-Est Vallées qui regroupe 10 communes, 39 414 habitants, 3000 entreprises est très mobilisée et concernée par les thématiques liées à l’environnement. En 2019, elle décide d’engager sept structures de la petite enfance dans la démarche Label Vie.
👉 Découvrez le témoignage de Juliette RADLICKI, directrice de la petite enfance et de l’enfance jeunesse de la Communauté Touraine-Est Vallées :
Pourquoi avez-vous décidé d’engager 5 puis 7 structures de la petite enfance dans la démarche Label Vie ?
« La Communauté Touraine-Est Vallées s’engage dans le respect de l’environnement à tous les niveaux de son intervention sur le territoire : constructions, gestion des activités, commandes publiques, fonctionnement… Et encore plus particulièrement dans ses établissements de la petite enfance. Touraine-Est Vallées menait déjà, depuis longtemps, de nombreuses actions qui entrent dans le cahier des charges de ce label et envisage la mise en place de plusieurs autres projets ambitieux. La labellisation s’est imposée logiquement pour valoriser son engagement et permettre une mise en valeur, à portée pédagogique pour les parents et plus largement pour toute la population. »
Comment s’est mis en place le projet ? Combien cela représente de professionnels mobilisés et d’enfants ? Quels acteurs institutionnels ont été mobilisés ?
« Les équipes des structures ont été très moteurs sur les changements de pratiques et cela bien avant le projet de labellisation. Il a fallu revoir les modes de fonctionnement, former le personnel, des responsables de structure aux auxiliaires de puériculture, en passant par les prestataires de restauration. Cela représente près de 60 professionnels mobilisés pour environ 260 enfants accueillis. »
Quelles aides avez-vous décrochées au projet ou à l’investissement ?
« La Région nous a accompagnés sur le volet communication en subventionnant la moitié de nos dépenses de communication. Cela nous permis d’offrir un kit « écolo crèche » à tous les parents offrant ainsi un sac en tissu réutilisable, des lingettes en tissu lavable, un savon, une gourde en inox et un document pédagogique expliquant l’ensemble de la démarche. La Région a également apporté son concours pour le financement de la démarche. »
Sur quelles thématiques particulières les structures de votre territoire se sont-elles engagées pour mettre en place des pratiques plus respectueuses de l’environnement et plus exemplaires depuis qu’elles font partie du réseau Label Vie ?
« Nous avons supprimé le plastique et le jetable. Nous désinfectons nos structures avec de l’eau ozonée, fabriquée directement sur place grâce à une machine installée sur une arrivée d’eau potable. Nous consommons autrement, nous fabriquons nos activités à partir de produits naturels. Nous avons aménagé nos espaces extérieurs pour en faire de véritables salles d’activités en plein air. Nous sommes engagés dans un principe d’éducation à la nature.
Les consommations énergétiques sont également suivies (la température de consigne a été abaissée et en dehors de la crise sanitaire, la température de lavage du linge a également été revue).
Enfin, une attention particulière est portée sur les déchets : toutes les structures sont équipées de composteur et une crèche a installé un poulailler. »
Pourriez-vous donner des exemples de pratiques dont elles sont particulièrement fières ?
« En avril 2022, nous allons ouvrir une nouvelle crèche qui est un bâtiment particulièrement exemplaire grâce à la combinaison de nombreuses techniques vertueuses pour une maîtrise de la consommation d’énergie et de la thermie (sans climatisation) : toiture mixte avec panneaux photovoltaïques et végétalisation, plancher rafraîchissant qui fonctionne grâce à une pompe à chaleur combinée à 6 sondes géothermiques qui captent la fraîcheur du sol à 55 mètres de profondeur, puits climatique pour rafraîchir les espaces par un échange thermique air-sol, VMC double flux avec une surventilation nocturne pour rafraîchir les intérieurs, matériaux naturels et biosourcés (isolation en laine de bois, linoléum de qualité, huisserie et structure bois), protections solaires (stores et arbres) pour limiter la température intérieure l’été. Le bâtiment sera à énergie positive, cela signifie qu’il produit plus qu’il ne consomme. »
Comment les professionnels ont été intégrés dans la démarche ? Avez-vous observé des différences dans l’esprit et la cohésion d’équipe ?
« Les professionnelles ont été intégrées dans la démarche dès son démarrage. Le projet s’est appuyé sur une majorité d’agents qui étaient moteur et dans cette dynamique.
La démarche a débutée en juin 2019. Nous avons constaté durant la période de confinement (mars 2020) que ce projet avait été très fédérateur et avait permis de poursuivre le lien entre les équipes : durant cette période, les agents ont mis à profit leur temps disponible pour réfléchir aux actions à mettre en place, ont crée des objets. Ce temps a été finalement un accélérateur du déploiement de certaines actions. »
Comment avez-vous intégré les familles dans ce projet ?
« Nous avons remplacé le journal interne par une newsletter dans laquelle nous intégrons systématiquement une info « écolo crèche ». Le kit « écolo crèche » est aussi un moyen d’information et de sensibilisation. Le chantier de la future crèche a donné lieu à une exposition installée sur les grilles du chantier pour expliquer la démarche environnementale avec un détail technique des procédés utilisés. Une journée « portes ouvertes » sera organisée au moment de l’ouverture de la crèche pour permettre à tous de venir visiter ce bâtiment exemplaire. »
Y a-t-il eu des initiatives sur la cohésion de territoire qui se sont mises en place ?
« Ce projet nous a permis un rapprochement avec l’institut du travail social (ITS) qui forme les futurs éducateurs de jeunes enfants. Nous avons répondu à un appel à projet et pendant presque 3 mois, 5 étudiants ont fait une étude sur l’utilisation des extérieurs dans 4 des 7 équipements : après avoir réalisé un diagnostic sur les pratiques, ils ont interrogé les parents sur ces nouvelles pratiques éducatives. Concrètement, ils ont ensuite fait une campagne d’affichage sur l’importance de la nature, lancé un défi photos, présenter leur étude aux élus et fait différentes recherches pour lever les freins d’un accueil encore plus en extérieur.
Ce projet de labellisation a aussi fédéré l’ensemble des équipements petite enfance, en dépassant la notion de gestion (public, privé, associatif). »